1778 Guerres Indiennes
Guerres indiennes Les guerres indiennes sont l'ensemble des guerres opposant les colons européens puis le gouvernement des Etats-Unis aux peuples Nord-Amérindiens, de 1778 à 1890.
constamment en guerre contre ces peuples à partir de 1778. Elles se sont prolongées au XIXe siècle par des violences et de nombreux massacres de la part des deux camps. L'historien américain Howard Zinn rappelle que « les gouvernements américains *ont* signé plus de quatre cents (400) traités avec les Amérindiens et les *ont* tous violés, sans exception » L'ensemble des combats et massacres livrés entre les États-Unis et les Indiens fait 19 000 victimes chez les blancs et environ 30 000 du côté des Indiens, hommes, femmes et enfants. Les Amérindiens et les guerres entre EuropéensDu fait que les Amériques sont, depuis le début, des colonies de peuplement, les alliances avec les autochtones ne pouvaient être que provisoires. La mythologie nord-américaine veut que les premiers colons n’aient survécu qu’en adoptant les techniques agricoles des Amérindiens. Ils firent davantage : ils adoptèrent également, et adaptèrent, leurs techniques de guerres. Dans la Nouvelle-Angleterre du XVIIe siècle, les colons découvrent que la collaboration avec les Amérindiens, éclaireurs, alliés au combat, agents de renseignement et instructeurs tactiques, constitue la meilleure prévention contre le désastre militaire. Le conseil du Connecticut suggère à la Bay Colony de « concéder (aux alliés amérindiens) tout le butin, de leur donner des vivres, des munitions et une solde tant qu’ils sont en mission ». Mais en Nouvelle-Angleterre, certains préjugés rendent la vie dure à l’égard des peuples autochtones, accusés de vendre leur poudre à canon, de prévenir leurs frères amérindiens de l’approche d’une colonne, de se battre sans rigueur ni discipline, à quoi s’ajoute la conviction, solidement enracinée, que la guerre d’embuscade est déshonorante. Contrairement à leurs cousins « yankees », les colons anglais du Sud n’hésitent pas à constituer des détachements de plusieurs milliers d’hommes pour combattre l’empire espagnol ou les Français sur la côte du golfe du Mexique ou les tribus turbulentes. En échange de leur concours, les alliés amérindiens reçoivent toute liberté de rançonner les nombreux prisonniers ou les vendre comme esclaves. Mais les Amérindiens ont leurs limites en tant que soldats et alliés. Le siège, les batailles rangées et la puissance maritime décident de l’issue des guerres impérialistes, et non les tactiques de guérilla de l’embuscade et du raid. Les forces expéditionnaires des conflits impliquant Français, Canadiens et Amérindiens, issues de la guerre de
éclaireurs amérindiens, peut-être Edward Braddock aurait-il évité le massacre de ses troupes par un détachement de Français et d’Amérindiens deux fois moins important, sur la piste de Fort Duquesne (Pittsburgh), en juillet 1755. Moins nombreux sur la scène nord-américaine, les Français ont, plus que les Britanniques, besoin des Amérindiens. La dépendance ainsi créée est parfois aussi fatale que l’absence totale d’auxiliaires indiens. Le désastre de Braddock se trouve partiellement effacé par l’échec de la contre-offensive française contre Fort Edward en septembre 1755. Le commandant français, le baron Dieskau, constate que ses alliés amérindiens répugnent à envahir un territoire britannique et refusent catégoriquement de donner l’assaut contre des fortifications britanniques. La prédilection des Européens pour la stratégie du siège semble inutile aux Amérindiens, et incompatible avec les véritables objectifs de la guerre selon eux, l’exaltation de l’honneur individuel et la richesse que confèrent scalps et prisonniers. Les conventions qui régissent la guerre à l’européenne leur sont inintelligibles, sinon grotesques. Lorsque, en 1757, le marquis de Montcalm accorde les honneurs de la guerre à la garnison de Fort William Henry, les 2 000 Amérindiens qui ont assisté au siège en spectateurs se jettent sur les prisonniers britanniques, en massacrent et en scalpent plus de 200.
Division et recrutement des Amérindiens par les colonsLe caractère primitif et « démocratique » des sociétés amérindiennes, s’il en fait souvent des adversaires pugnaces, finit par vouer leurs résistances à l’échec. Peu d’entre elles présentent un front uni contre l’envahisseur. Elles ne perçoivent pas davantage qu’il s’agit pour elles de mener une guerre de survie, cela rend extrêmement aléatoire tout mouvement unifié de résistance, chaque groupe ou clan décidant pour lui-même s’il est de son intérêt de combattre ou de faire la paix. Entravées par les divisions géographiques, les rivalités de tribu, de clan ou de famille, la fragilité du lien culturel commun, les quelques tentatives de riposte concertée, inspirée par une préoccupation commune, résistent rarement au premier échec militaire. Le véritable intérêt de leur recrutement n’est pas tactique mais politique et psychologique. La résistance amérindienne n’est en réalité qu’une succession de coalitions fragiles et ponctuelles entre tribus, auxquelles la coopération apparaît comme condition de leur survie. En recrutant parmi eux, les Américains, Canadiens et Mexicains sapent cette cohésion des Amérindiens, et démoralisent les plus acharnés. Ainsi au cours des années 1830, les États-Unis obtiennent la soumission des Séminoles, en partie grâce au recrutement d’alliés dans cette tribu et dans celle des Creeks et en incitant les esclaves noirs, ralliés aux Amérindiens en révolte, à entrer dans l’US Army contre la promesse de leur affranchissement. Le chef de guerre Osceola se trouve ainsi privé d’une partie de sa puissance militaire, les Noirs (les esclaves fugitifs s'étaient mêlés aux tribus de la région) comptant parmi les meilleurs chefs. À partir de 1836, d’anciens esclaves devenus éclaireurs guident le général Thomas Sidney Jesup vers les villages séminoles, dont la destruction ainsi que la capture déloyale d’Osceala et d’autres chefs séminoles rangés sous le drapeau blanc.
« Rien ne les abat comme de voir leur propre peuple se retourner contre eux", écrit Crook au sujet de sa poursuite réussie de Geronimo.
discipline ou l’effort collectif. L’historien américain John M. Gates remarque que « les Amérindiens n’étaient capables que de violence ponctuelle, de guérillas qui, si elles témoignaient d’éclairs de génie tactique, étaient dépourvues de toute réflexion stratégique ». Toute manifestation rationnelle de leur part n’aurait révélé, de toute manière, que la réalité d’un destin scellé. Le grand historien des guerres indiennes Robert Utley soutient que la pression continue de l’immigration dans les Amériques, plus sûrement que les forces armées, a privé les Indiens de leurs terres et tous moyens de subsistance, ne leur laissant d’autre choix que la soumission. |
Date de dernière mise à jour : 30/09/2021
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