1868
Bataille de Washita River
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Gravure représantant l'attaque du village de Black Kettle en novembre 1868 |
La Bataille de la Washita est une bataille entre le 7e de cavalerie du lieutenant-colonel
GeorgeArmstrong Custer et les Cheyennes de Black Kettle dans les Plaines du sud des États-Unis
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Colonel George Armstrong Custer |
Chef des Cheyennes Black Kettle |
Le matin du 26 novembre 1868, les éclaireurs indiens de George Armstrong Custer repèrent la piste d'un
parti de guerre indien. Les troupes américaines suivent la piste indienne toute la journée, ne s'arrêtant
qu'en fin de soirée pour prendre un peu de repos. Les soldats arrivent finalement en vue du camp (51 tipis) du chef Cheyenne Black Kettle. Custer divise alors ses troupes en quatre détachements qui prennent position autour du village indien. L'attaque est lancée aux premières lueurs de l'aube.
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indiens Crow éclaireurs du général Custer |
Un Cheyenne repère les soldats juste avant le déclenchement de l'attaque et a le temps de donner l'alerte en tirant en l'air avant d'être tué. Les Indiens sortent alors précipitamment des tipis, les guerriers prenant position à couvert, derrière des arbres et dans des ravins.
Black Kettle et sa femme sont abattus dans le dos en tentant de s'enfuir à cheval. Le village est occupé
en moins de 20 minutes mais le combat se prolonge pendant plusieurs heures autour de poches de résistance autour du camp.
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Attaque du 7ème de Cavalrie dans le camp de Black Kettle |
Le village attaqué était le premier d'une série de campements le long de la rivière Washita
(environ 6000 Indiens campaient dans les environs.) De larges groupes de guerriers indiens se rassemblent bientôt sur les collines environnantes.
Une partie des soldats prend alors des positions défensives pendant que le reste des troupes s'active à brûler les tipis et les autres possessions des Cheyennes (82 armes à feu, 4000 flèches, 30 lances, 210 haches, 573 couvertures en peau de bison, 271 selles, 700 livres de tabac,...). Les soldats abattent aussi 675 chevaux capturés, n'en épargnant que 200 pour leurs éclaireurs indiens et le transport des prisonniers
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Rivière Washita à l'endroit ou campaient les Cheyennes |
Dans la soirée, craignant que les indiens ne découvrent et n'attaquent son train de ravitaillement, Custer
feint une marche vers les camps indiens voisins. Les Indiens se retirent alors et Custer en profite
pour rompre le contact, puis rejoindre son train de ravitaillement et finalement regagner sa base de départ.
Les pertes américaines se montent à 21 officiers et soldats tués et 13 blessés.
20 des 23 soldats tués faisaient partie d'un détachement conduit par le Major Joel Elliott qui s'était
lancé à la poursuite d'un groupe de Cheyennes fuyant le village. Ce détachement fut attaqué et anéanti
par des guerriers Kiowas, Cheyennes et Arapahos venus en renfort des camps indiens voisins.
Dans son premier rapport, Custer indique que ses hommes ont compté les corps de 103 guerriers indiens.
En fait, aucun décompte au sol n'a été effectué; le nombre indiqué par Custer étant basé les rapports
séparés de ses officiers le jour suivant l'attaque.
En décembre, les rapports militaires portent le nombre des guerriers tués à 140. La plupart des autres
sources (dont celles des éclaireurs) avancent des pertes plus faibles.
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major Joel Elliot |
Les prisonnières Cheyennes interrogées par le général Sheridan ont affirmé que 16 Indiens
(13 Cheyennes, 2 Sioux et 1 Arapaho) avaient été tués, chiffres insérés par Sheridan dans
son rapport du 3 décembre 1868.
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majir généra Sheridan |
Un reporter du "New York Herald" a aussi obtenu de prisonniers Cheyennes une liste nominative de 15 Indiens tués (présentés dans son article comme des chefs, chefs de guerre et "grands" chefs) .
Cette liste comprend les noms de 13 Cheyennes (Black Kettle; Little Rock; Buffalo Tongue; Tall White Man;
Tall Owl; Poor Black Elk; Big Horse; White Beaver; Bear Tail; Running Water; Wolf Ear;
The Man That Hears the Wolf; Medicine Walker); 2 Sioux (Heap Timber; Tall Hat) et 1 Arapaho (Lame Man). Les autres sources indiennes (par exemple, Black Eagle, Little Robe, Med Elk Pipe, She Wolf et Magpie)
donnent entre 11 et 18 hommes tués et entre 17 et 25 femmes et enfants tués. Selon une récente étude du Centre d'Histoire Militaire de l'Armée des États-Unis, le total des pertes indiennes pourrait atteindre
50 morts et autant de blessés.
Bataille ou massacre ?
Dès décembre 1868, l'attaque contre le village de Black Kettle suscite débats et controverses. Dans un article du 9 décembre, le "Leavenworth Evening Bulletin" écrit : "Les généraux S. Sanford, Tappan et le colonel Taylor de la Commission de Paix partagent l'opinion selon laquelle la récente bataille avec les Indiens a simplement été une attaque contre une bande pacifique, alors qu'elle se dirigeait vers la réserve". Le 14 Décembre, le New York Tribune annonce la démission de l'agent responsable des Cheyennes et des Arapahos, le Colonel Wynkoop :
« Wynkoop considère le récent combat du Géneral Custer comme un massacre ».
Le scout Benjamin "Ben" Clark (présent à la Washita) rapporta que "le régiment galopa à travers le campement tirant indistinctement et tuant aussi bien les femmes que les hommes". Selon le lieutenant Godfrey, les militaires ne firent aucun effort "pour éviter de blesser les femmes" pendant la charge sur le camp indien. Dans une lettre à l'agent indien Wynkoop, le scout James S. Morrison cite les témoignages de deux civils présents (John Poisalet Jack Fitzpatrick) selon lesquels environ 40 femmes et enfants ont été tués contre seulement une vingtaine d'hommes. Selon le métis George Bent, femmes et enfants ont été tués contre 13 guerriers. "Ben" Clark estime que 75 guerriers indiens ont perdu la vie et autant de femmes et d'enfants. Il indique aussi que tous les guerriers blessés trouvés dans le camp ont été achevés (les ordres du général Sheridan étaient de "tuer ou pendre tous les guerriers") .
L'Historien Greene, en se basant la prise de prisonniers (femmes et enfants) par les soldats et les ordres pour éviter de tuer les non-combattants, réfute le terme de "massacre". Pendant l'engagement, le guide Ben Clark rapporte avoir obtenu l'autorisation de Custer pour stopper un officier s'élançant à la poursuite d'un groupe de femmes et d'enfants en criant "tuez les sans pitié !". Custer a aussi envoyé un officier s'assurer que les femmes et enfants restés dans les tipis ne soient pas tués. Avant l'attaque, il avait aussi donné des ordres pour que femmes et enfants soient épargnés
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