Haïda Gwaii
Haïdas Gwaii
Les Haïdas sont un peuple amérindien de la côte Ouest du Canada et du Nord des États-Unis,ainsi qu'une partie Sud-Est de l'Alaska,le long de la côte du Pacifique, et dans l'archipe lHaidaGwaii en particulier.
La société haïda (1000av.J.-C.jusqu'aux premiers contacts avec les Européens)L'environnement a été un facteur déterminant dans la constitution de la culture amérindienne des Haïdas.Ils ont été influencés par l'aspect marin et riverain, mais aussi par la forêt, particulièrement du bois de cèdre. Ces facteurs ont engendré le développement d'une technologie du travail du bois que l'on remarque par la culture matérielle : les canots, les maisons, les habitudes vestimentaires et l'art. Le mode de vie desHaïdas étaitaussi basésur lesressourcesmarines,particulièrement le saumon et les mollusques. Bien qu'il n'y avaitpas d'organisation politique intercommunautaire ferme chez les Haïdas, la société était divisée en classes : nobles, gens ordinaires et esclaves. Les nobles constituaient une oligarchie qui dominait l'accès aux ressources et qui bénéficiait de certains avantages dans cette position, qu'ils renforçaient par le rituel du potlatch. Les contacts avec les Européens en 1774 vont profondément perturber cette culture qui devra adapter son mode de vie. Les communautés haïdas avaient un mode de subsistance qui reposait essentiellement sur une économie de chasse, de pêche et de cueillette. Les ressources alimentaires étaient abondantes et variées. On sait que les Haïdas pratiquaient l'horticulture : ils récoltaient les pommes de terre et le tabac. Toutefois, 90 % de la nourriture consommée était de nature marine. La structure sociale
La structure sociale dite « classique » de la société haïda se met en place entre 1000 av. J.-C. et 500 apr. J.-C. Les fouilles archéologiques laissent supposer que c'est la capacité d'exploiter et d'emmagasiner la nourriture en grande quantté qui a permis la formation de communauté assez large dans la région d'Haida Gwaii. En effet, cette capacité à stocker la nourriture permet entre autres la sédentarisation de groupes sociaux. De vastes communautés se sont dès lors agglomérées pour former des villages. Ces communautés se déplaçaient de façon saisonnière en fonction des ressources alimentaires disponibles. C'est également à partir de ce moment qu'est apparu un changement social important dans les communautés haïdas : la stratification sociale. La sociétéétait devenue hiérarchique : le partage des ressources ne sefaisait plus de façon égalitaire. Une élite sociale accaparait désormais certaines sources d'approvisionnement et l'exploitait pour elle-même. Ces sources pouvaient être un lieu de pêche déterminé ou encore une zone de chasse ou de cueillette particulière. La monopolisation des sources d'approvisionnement la stratification sociale qui en résulta ont engendré la création de classes sociales au sein des communautés haïdas. Selon les anthropologues, on peut diviser la société haïda en trois catégories : d'abord les gens de haut rang, puis la noblesse; ensuite les gens ordinaires (commoners), et enfin les esclaves. Les nobles, qui formaient l'ensemble le plus nombreux dans la société, sont les leaders qui s'étaient approprié des droits sur des sources d'approvisionnement. Ils octroyaient des permissions ou émettaient des interdictions d'accès sur ces sources aux gens ordinaires, aux esclaves, mais aussi aux autres groupes amérindiens. Le noble qui exploitait de façon adéquate ses sources pouvait en tirer de grande richesse ainsi qu'un prestige considérable. Les gens du peuple, moins nombreux étaient dès lors soumis, sous cet angle, aux possédants. Quant aux esclaves, ils appartenaient à des nobles qui utilisaient leur force de travail pour accumuler de la richesse à leurs lignages. En ce sens, les esclaves constituaient eux-mêmes une richesse importante. Ces esclaves étaient des prises de guerre, c'est-à-dire des adultes ou des enfants qui avaient été enlevés à leur communauté, lors de raids guerriers, pour être amenés chez les Haïdas. Le tissu social Hormis les classes, le tissu social des Haïdas était fondé sur la parenté et le lignage familial. Il n'y avait pas de clan. Chaque communauté villageoise haïda était divisée en deux groupes : les Corbeaux et les Aigles. Les Corbeaux comptaient généralement 22 lignages et les Aigles 23. L'exogamie(est une règle matrimoniale imposant de chercher son conjoint à l'extérieur de son groupe social (clan, groupe territorial, caste, société, milieu) était de mise et les mariages se faisaient uniquement entre les membres des deux groupes différents. Il n'y avait pas de mariage entre les membres d'un même groupe. Les enfants devenaient membre du groupe de leur mère. C'était donc une société matrilinéaire. L'appartenance à un lignage donnait des droits et privilèges comme l'accès à une maison et aux lieux et zones d'approvisionnement. En effet, chaque lignage possédait des biens, notamment des emblèmes particuliers, très importants dans la société haïda. Chaque lignage avait à sa tête un chef. Les communautés haïdas, regroupant des Aigles et des Corbeaux, avaient à leur tour un chef de village. C'était le chef de lignage ayant amassé le plus de prestige par l'accumulation de richesse ou tout simplement celui dont le lignage contenait le plusde membres. La richesse et la position de noblesse étaient transmises par héritage matrilinéaire. Ainsi, l'héritier d'un chef n'est pas son propre fils, mais bien le fils de sa sœur. Les Haïdas se regroupaient donc dans des villages. Ces lieux étaient parfois permanents lorsque les ressources environnantes le permettaient. Or,la plupart du temps, les villages servaient de résidences d'hiver et, à l'été, on se déplaçait à travers divers camps situés près des ressources. Les maisons de villages pouvaient abriter environ de 30 à 40 personnes d'un même lignage, ce qui équivaut à 10 familles nucléaires. La maison du chef de village était la plus grande de la communauté. Ces habitations étaient constituées d'une grande aire ouverte qui comprenait parfois des cloisons de nattes de cèdres. Un foyer occupant le centre était employé au chauffage et la cuisson des aliments. Le long des murs latéraux se trouvaient des banquettes et des couchettes. Celle du chef de la maison était au centre du mur du fond. Les maisons construites en bois de cèdre étaient faites de planches que l'on pouvait aisément détacher pour ensuite transporter dans d'autres lieux, pour construire un abri d'été par exemple. À l'extérieur, un mât totémique richement décoré et arborant l'emblème du lignage était posté.
Les relations avec l'extérieur
Les relations des Haïdas avec l'extérieur étaient nombreuses, que ce soit pour la guerre ou pour le commerce. Leurs partenaires commerciaux étaient d'une part les autres groupes autochtones de la côte nord-ouest du Pacifique, et d'autre part les groupes du Plateau, à l'intérieur du continent. Les marchandises échangées par les Haïdas étaient, par exemple, des canots, des boîtes de bois, des peaux de loutre de mer, etc. Un produit particulièrement recherché par les Haïdas était l'huile d'eulakane,qui servait notamment lors des repas et égalementà l'entreposage des viandes séchées. Il n'y avait pas d'entité politique reliant l'ensemble des communautés haïdas. Les communautés pouvaient se faire la guerre entre eux. Les raisons de faire la guerre avec les autres groupes de la côte nord-ouest étaient variées : la revanche, l'expansion territoriale, le pillage, notamment dans le but d'obtenir des esclaves. L'importance de la guerre est attestée par les multiples fractures sur les os de squelette retrouvés dans les sépultures lors de fouilles archéologiques. Ces fractures ne pouvaient pas être accidentelles et furent causées par des objets contondants. Les activités quotidiennes et rituelles
La répartition des tâches Une cérémonie rituelle : le potlatch
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LES VILLAGES HAIDAS KIUSTA village
John Work donne à Kiusta, ainsi qu'au village adjacent de Yaku, le nom de Lu-lan-na. Les vestiges de douze maisons à Kiusta indiquent que la population était alors d'à peu près trois cents personnes. Le nom d'Edenshaw est mentionné pour la première fois par des marchands de fourrures dans les années 1790. Comme tous les noms de chefs haïdas, celui-ci était transmis par voie matrilinéaire au fils de la sœur aînée d'un chef. Au moins un chef du nom d'Edenshaw a précédé celui qui domina la plus grande partie du XIXe siècle, Albert Edward Edenshaw. Né en 1812 et élevé dans le village de son oncle, Hiellan, il alla s'installer à Kiusta après 1834 lorsqu'il fut impliqué dans une tentative infructueuse de pillage du Vancouver, un navire échoué de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Le capitaine et son équipage firent sauter le bateau, manquant de tuer Edenshaw, mais ce dernier récupéra plus tard un bon nombre de fusils sur le banc de sable et remplaça les crosses très endommagées par le feu par des crosses nouvelles qu'il avait lui-même sculptées. Il les échangea avec d'autres Haïdas et transforma sa nouvelle richesse en esclaves. Il en vint à en posséder une douzaine. Albert Edward Edenshaw construisit sa maison à Kiusta vers 1840, après que lui eurent été révélés en rêve les détails des sculptures des poteaux d'angle, des extrémités des chevrons et du mât de façade. Il la nomma Maison-de-l'histoire; elle s'élevait à l'emplacement de celle de son prédécesseur, la Maison-de-la- propriété. Lorsque la Maison-de-l'histoire fut achevée, Albert Edward donna un grand potlatch et invita des gens de Masset, Skidegate, Kaisun et Cha'atl, ainsi que de villages haïdas- kaïganis. L'artiste de renom Charles Edenshaw, qui était le neveu de l'héritier d'Albert Edward, réalisa un modèle de la Maison-de-l'histoire pour John R. Swanton. Elle se trouve maintenant à l'American Museum of Natural History, à New York. Swanton fait observer qu'Albert Edward comptait laisser la Maison-de-l'histoire à son fils plutôt qu'à son neveu, mais qu'il abandonna l'idée, et le village même, se fixant au village de Kung en 1850, juste avant la capture du Susan Sturgis par le chef Wiah, de Masset.
Juste à l'ouest de Kiusta se trouvent trois poteaux funéraires qui supportaient autrefois une boîte funéraire. Ils sont maintenant complètement envahis par les mousses et les fougères. En 1932, Robert Bruce Inverarity a vu ces mâts funéraires et consigné les observations suivantes : Des trois mâts sculptés, celui qui est au centre était à demi rond, et creux, tandis que les deux autres étaient pleins. Les deux mâts extérieurs et le mât uni, derrière, comportent une entaille, en haut, pour accueillir une boîte funéraire à une hauteur d'une quinzaine de pieds. La boîte était disparue. Des deux côtés de cet ensemble funéraire, il y avait des vestiges de plates-formes funéraires. Toutes deux étaient brisées et avaient été pillées par des pêcheurs, comme les grottes que nous avions visitées. D'après les côtés des boîtes, j'ai découvert qu'il devait y avoir de vingt à trente boîtes de chaque côté des deux plates-formes.
Lorsque Marius Barbeau se rendit à Kiusta en 1939 pour le Musée canadien des civilisations, il y photographia plusieurs monuments, ainsi qu'à Yaku. Lors de mon premier séjour à Kiusta en 1967 pour cartographier le village, un seul autre mât, portant une tête d'Ours, était encore debout. Cette sculpture a été transférée au Musée canadien des civilisations, où une copie en a été exécutée; l'original a alors été renvoyé au musée communautaire de Masset.
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Kung village
Kung (ou Village-du-rêve) était en 1840 une localité prospère de quinze maisons et 280 habitants, si l'on en croit John Work. Dans la partie est du village, les vestiges d'une rangée de maisons qui paraissent dater d'il y a plusieurs centaines d'années donnent à penser que la population était encore plus importante jadis. En 1840, le chef du village était Gulas, des Gens-du-village-de-la-tête-de-l'inlet, de la moitié de l'Aigle. Une famille étroitement apparentée de cette même moitié partageait la moitié est du village avec eux, tandis que les gens de l'Aigle de Stastas et un unique ménage des gens du Corbeau de Rose Spit vivaient dans la moitié ouest. En 1850, Albert Edward Edenshaw, se rendant compte que Kiusta avait perdu son importance économique et stratégique, y abandonna sa Maison-de-l'histoire. Il s'installa à Kung, où il construisit une habitation complexe nommée Maison-qui-peut-abriter-une-grande-foule. Son architecture a de nombreux caractères du style haïda- kaïgani, par exemple les hauts poteaux d'angle carrés, qui témoignent des liens solides du chef Edenshaw avec des villages haïdas d'Alaska. Il a également érigé un mât à Kung au début des années 1860 en l'honneur du gouverneur James Douglas, qu'il tenait pour juste à l'égard des Autochtones. Le mât montre Douglas portant redingote et haut-de-forme. À peu près à la même époque, des villages d'Alaska élevaient des mâts en l'honneur d'Abraham Lincoln, qui avait affranchi les esclaves. Le mât d'intérieur de la maison d'Albert Edward Edenshaw, à Kung. La figure au sommet est Skungo, un homme qui habitait une grotte près de Kiusta et qui a été transformé en monstre parce qu'il se nourrissait de poissons et d'oiseaux crus. L'Ours et la Grenouille, au centre, sont des emblèmes qui reviennent souvent dans les œuvres d'Edenshaw, tandis que la grande figure à la base ressemble à un ours, mais rappelle une créature représentée sur un mât d'intérieur de maison de Skidegate sculpté par son neveu Charles Edenshaw, laquelle a conservé son bec et est manifestement un Oiseau-Tonnerre. |
Yan village
Yan signifie Village-en-ligne-droite (littéralement «s'avancer en ligne droite»). C'était un grand village de dix-sept maisons fondé à la fin du XVIIIe siècle lorsqu'une rupture se produisit entre deux familles de Masset, dont une, les Gens-du-village-arrière-de-l'inlet-Masset, alla s'installer à Yan, de l'autre côté de l'inlet. D'autres familles du Corbeau et de l'Aigle les y rejoignirent mais furent séparées, les gens de l'Aigle s'installant à l'extrémité nord du village, et les gens du Corbeau au sud.
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Kayung village
Un beau mât s'élevait devant la
Lorsque Richard Maynard est arrivé en 1884 pour prendre les premières photos de Kayung, quatorze maisons de style ancien étaient encore debout. Les cinq premières maisons à l'extrémité sud du village appartenaient aux gens de l'Aigle, tandis que les autres appartenaient toutes aux gens du Corbeau. |
Masset village
Les Haïdas appelaient ce village Uttewas (ou Village-de-la-pente-blanche) à cause des coquilles des innombrables repas de mollusques du passé qui sont éparpillées sur une colline proche. Cette colline portait le nom d'Idjao, et les maisons qui se trouvaient au sud de celle-ci formaient un village distinct lorsque les premiers blancs - des Européens et des gens de Nouvelle-Angleterre - sont arrivés. Les deux villages ont fusionné au milieu du siècle dernier pour former Masset.
La colline de Masset servait de fort lorsque le lieutenant français Camille de Roquefeuil explora l'inlet en septembre 1817 . Il y a quelque chose de pittoresque dans l'aspect global de ce gros village. Il est particulièrement remarquable par les figures monstrueuses et colossales qui ornent les maisons des principaux habitants, dont les bouches grandes ouvertes servent de portes En amont, sur le bras de mer, il y a, du côté nord, au-dessus du village le plus grand, un fort, dont le parapet est recouvert d'un beau gazon, et qui est entouré d'une palissade en bon état.
À partir du milieu des années 1830, les gens de Masset et des villages environnants se rendirent chaque année au poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson de Fort Simpson, sur le continent, pour y vendre les pommes de terre qu'ils cultivaient. Le révérend Jonathan Green vit en 1829 des pommes de terre pousser dans des villages de l'île du nord. Il pensait que les Haïdas les cultivaient depuis longtemps. En 1839, un autre visiteur à Haida Gwaii, John Dunn, remarqua aussi que les Haïdas vendaient des pommes de terre : «J'ai entendu parler que ces Indiens ont vendu de cinq à huit cents boisseaux en une saison à Fort Simpson.» Tous les printemps, de grandes flottes de pirogues quittaient Masset pour aller commercer à Fort Simpson et prendre part à la pêche à l'eulakane à l'embouchure de la rivière Nass. Les Haïdas se battaient souvent avec les Tsimshians en ces occasions, ainsi qu'en fait foi une inscription dans le livre des comptes de la Compagnie de la Baie d'Hudson à la date du 14 septembre 1837.
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Hiellen village
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Skidegate village
Le village moderne de Skidegate n'offre guère de témoignages de son passé créateur et tumultueux. Seul fait exception le bâtiment abritant les bureaux du conseil de bande, conçu par Rudy Kovaks et orné d'un mât sculpté par Bill Reid.
Les premiers contacts entre des Européens et la population de Skidegate semblent avoir eu lieu en juillet 1787 lorsque le capitaine George Dixon a fait mouiller son navire au large de l'entrée de l'inlet Skidegate. Il n'a pas visité le village mais a donné la première description du chef Skidegate
Parmi tous les Indiens que nous avions vus, c'est ce chef qui avait l'apparence la plus sauvage, et à son aspect il donnait l'impression d'être la personne toute désignée pour mener une tribu de cannibales. Il était plus grand que la moyenne, maigre et élancé, et bien qu'à première vue il parût dégingandé et émacié, il marchait d'un pas ferme et assuré, et ses membres paraissaient vigoureux et musclés.
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Cha'atl village
L'emplacement de Cha'atl était idéal pour commercer avec les navires marchands de passage, mais le déplacement du commerce après 1834 vers Fort Simpson et la Compagnie de la Baie d'Hudson entraîna le déclin du village. Le chef de Cha'atl était Wadatstaia, le frère du chef Skotsgai de Kaisun. La découverte d'or dans les îles en 1849 provoqua une ruée vers l'or qui assura la prospérité de Cha'atl jusque dans les années 1860, où des épidémies dévastatrices décimèrent considérablement la population. Les habitants commencèrent à aller s'installer à l'extrémité est de l'inlet Skidegate dans les années 1850, mais Cha'atl continua d'être utilisé par des chasseurs de phoque haïdas jusqu'après le tournant du siècle.
À la fin du XIXe siècle, Charles F. Newcombe a constitué une documentation historique photographique et orale complète sur Cha'atl et réuni de nombreux artefacts qui sont maintenant disséminés dans des musées du monde entier. Le site était alors fortement envahi par la végétation, et seules quatre petites maisons pour la pêche étaient encore habitables. Ce fouillis végétal n'a pas manqué d'inspirer l'artiste de Colombie-Britannique Emily Carr, qui a peint une de ses scènes haïdas les plus connues depuis la plage du village de Cha'atl.
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Haina village
Le village est situé à l'extrémité d'une petite île, face au levant, dans la baie de Skidegate.
Le chef du village était Ganai, du clan de l'Aigle, qui y était propriétaire de deux maisons. Sa résidence principale portait le nom de Maison-attendant-toujours-des-visiteurs, et l'autre celui de Maison-de-l'éclair. Sur les mâts de façade des deux maisons, la figure principale porte un immense chapeau aux anneaux en alternance clairs et foncés, sur lequel est perché un Corbeau. Cette figure représente un être mythique qui a enseigné au chef les danses de la Société des Mangeurs-de-chien.
La maison principale du chef Ganai se distinguait par ses deux entrées ovales de part et d'autre du mât de façade, et par des versions plus petites de la figure du mangeur-de-chien, ou guetteurs, sur les poteaux d'angle. Le Corbeau au sommet du mât veillait à ce que personne n'ignore la richesse de Ganai, car il tenait un grand cuivre dans son bec. Le mât de la maison principale est tombé et s'est décomposé, mais celui de la Maison- de-l'éclair se trouve maintenant au Musée canadien des civilisations. La mât qui s'élevait devant la Maison-attendant-la-propriété appartenait à un lignage du Corbeau. Il se trouve aussi au Musée canadien des civilisations. La figure du haut est une personne Épaulard flanquée de deux guetteurs. Le gros bec de la figure qui se trouve en dessous appartient à un Aigle emblématique, et en dessous, encore, on voit un tcamaos (un écueil surnaturel qui dévorait les pirogues) enserrant un cylindre de potlatch en six sections émergeant de la tête d'une Baleine. Haina a réussi à survivre tout au long des années 1880, et ses habitants ont même édifié une église, mais ils ont finalement abandonné le village vers 1890.
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Kaisun village
Kaisun est un village de la côte ouest de l'île Moresby. Il est situé à l'extrémité est du chenal Inskip, franc sud par rapport au village de Cha'atl, avec lequel il a des liens étroits. Skotsgai, le chef du village de Kaisun, était propriétaire de trois maisons; la principale était la Maison-sur-laquelle-il-y-a-des-nuages, en quelque sorte l'équivalent haïda de «gratte-ciel». En 1849, la découverte d'or dans la région a provoqué une éphémère ruée vers l'or dans les îles. Le chef Skotsgai a changé son nom en celui de Gold, et son village est devenu Gold Harbour. Dix ans après, il s'est fixé avec ses villageois à Haina (ou New Gold Harbour), près de Skidegate, du côté est de Haida Gwaii. Charles F. Newcombe a acheté plusieurs objets à Skotsgai, dont son siège de chef superbement orné.
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Cumshewa village
Les livres de bord de Joseph Ingraham pour 1791 et 1792 font état de nombreuses transactions commerciales avec le chef Cumshewa et ses gens, même si Ingraham n'a pas quitté son navire : Le révérend Jonathan Green, qui s'est rendu à Cumshewa en 1929, alors qu'une guerre sévissait entre ce village et la localité tsimshiane de Kitkatla, n'a pas non plus quitté son bateau : Nous avons mouillé vis-à-vis du village de Kumshewa, et plusieurs Indiens sont venus nous voir. C'est la tribu dont un grand nombre ont été tués par les hommes de Shebasha. Certains de ceux qui ont été victimes de ce conflit étaient à bord. L'un avait perdu un enfant, un autre une soeur, un autre encore sa femme, sans compter qu'il avait lui-même été blessé. Pour signifier leur deuil, ils ont le visage peint d'un horrible noir, et les cheveux coupés très court. George M. Dawson est la première personne de l'extérieur à avoir véritablement pénétré dans le village :
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Tanu village Tanu est situé sur une île importante, également nommé Tanu, en face de l'île Kunga Laskeek Bay. Le nom T'anu »fait référence à un type de jonc de mer trouve près du village. Un autre nom était «village de Klue" (alternativement écrit Kloo, klew, Clew, Cloo) après Xe-u (ce qui signifie "Sud-Est"), le chef de la ville d'origine et la tête de ceux qui sont nés au Skedans, la famille régnante de Tanu. La disposition du village est inhabituel, en ce qu'il est confronté à deux plages séparées par un haut-fond rocheux. La maison rangée fait un angle relativement aigu dans les roches, de sorte que tout le village ne peut pas être entouré par une photographie. 1878 photographie de Dawson ne montre que la partie sud-ouest du village.
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Skungwai
La première est un incendie au siècle dernier, qui a détruit une extrémité du village et une demi-douzaine de mâts; il avait été allumé par les Heiltsuks en guise de représailles pour un raid. La seconde est un autre incendie, qui a détruit l'atelier du Queen Charlotte Islands Museum de Skidegate, où sept mâts de Skungwai avaient été expédiés pour y être restaurés. Ces mâts disparus faisaient partie d'un ensemble de plus d'une douzaine des plus beaux mâts de Skungwai emportés en 1957 au Royal British Columbia Museum de Victoria par une expédition de sauvetage dirigée par les professeurs Harry Hawthorn et Wilson Duff, ainsi que par Michael Kew et Bill Reid. Le musée a prêté certains des mâts au musée d'anthropologie de l'Université de Colombie-Britannique, où ils se trouvent toujours, et a renvoyé les sept autres à Skidegate, où les attendait le sort auquel nous avons fait allusion.
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Date de dernière mise à jour : 17/01/2019
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