les Bannocks
Les Bannocks Nation indienne des Montagnes Rocheuses
Les Bannocks mènent à plusieurs reprises des guerres contre l’armée américaine pour la défense leur territoire. Ils connaissent une terrible défaite sur Bear River en 1863, puis tentent, en 1878, de fuir la réserve où ils sont emprisonnés et affamés. Ils partagent actuellement avec les Shoshones la réserve de Fort Hall en Idaho. Les Bannocks ou Banates sont un peuple amérindien qui vivait traditionnellement dans la partie nord du Grand Bassin, c'est-à-dire le sud-est de l'Oregon et le sud de l'Idaho. Ils parlent la langue païute du nord et sont apparentés à la tribu des Païutes du Nord. Certains ethnologues considèrent qu'ils font partie des bandes païutes les plus nordiques. Les Bannocks ont développé une culture du cheval en relation forte avec les Shoshones du Nord. Révoltés par leur condition de vie sur la réserve de Fort Hall au sud de l'Idaho, ils se livrèrent à la guerre Bannock en 1878. Retournés sur leur réserve après la guerre, ils se sont peu à peu mêlés aux Shoshones du Nord qui la partageaient avec eux. Ils vivent encore aujourd'hui sur cette réserve de 2 201 km2
Un peuple du Grand Bassin Avec les Comanches et les Shoshones, les Bannocks ont été les premiers Indiens d’Amérique du Nord à posséder des chevaux, acquis auprès des tribus du sud par le troc ou par la capture. Dès le début du XVIIIè siècle, les clans bannocks abandonnent le Grand Bassin des Rocheuses pour chasser le bison à cheval dans les plaines des actuels états du Montana et du Wyoming, entrant en compétition avec les Blackfeet, les Crows et les Nez Percés. Les Bannocks n’adoptent pas le tipi des Indiens des Plaines. Ils gardent de la culture du Grand Bassin l’habitude de vivre dans de légers abris de roseaux et d’herbe qu’ils reconstruisent facilement et qui conviennent à leur existence semi-nomade. Ils pêchent le saumon dans les torrents qui descendent des Rocheuses et les femmes s’adonnent à la vannerie.
On ne connaît pas l’importance de la population bannock avant le contact avec les Blancs, mais au milieu du XIXè siècle, après avoir été touchés par plusieurs épidémies de variole, ils étaient environ cinq mille. Le massacre de Green River (1826) Dans les années 1820, les trappeurs ou « mountain men » qui parcouraient les Montagnes Rocheuses à la recherche d’animaux à fourrure subissaient souvent les attaques des guerriers shoshones, bannocks ou blackfeet sur les territoires desquels ils chassaient. En 1826, deux Blancs ayant été tués par des Indiens, le célèbre scout Jim Bridger et les deux cents hommes qui l’accompagnent découvrent une piste indienne qui les mène à un gros village retranché sur une île au milieu de la Green River et occupé par des Bannocks. Les Blancs se déploient sur les berges et encerclent le village, empêchant toute fuite. Jim Bridger racontera qu’ils ont tiré "tant qu’il est resté un Bannock debout, sans distinction d’âge ni de sexe". Les trappeurs prennent pied sur l’île et rapportent, aux dires de Jim Bridger, quatre cent quatre-vingt huit scalps, la plus grosse prise de scalps connue de l’histoire de l’Ouest. Ils laissent cependant quelques survivants se replier, emportant les blessés qui avaient échappé au carnage.
Le massacre de Bear River (29 janvier 1863) En 1862, le colonel Patrick E. Connor, avec ses volontaires de Californie, conduit une puissante offensive contre les Shoshones-Bannocks du chef Bear Hunter. Le 29 janvier 1863, c’est le massacre de la Bear River où les Indiens pris au piège dans la vallée par une manœuvre de l’armée, comptent leurs morts par centaines.
Les Bannocks se résignent à aller vivre à Fort Hall, en Idaho, où vivent déjà des Shoshones. Durant l’été 1877, des Bannocks sont recrutés comme scouts par l’armée en campagne contre les Nez Percés de Chef Joseph. La Guerre des Bannocks (1878) Les Bannocks ne peuvent supporter la vie de réserve, la perte de leur liberté, la faim, la maladie, l’envoi de leurs enfants dans les internats du gouvernement et, pour finir, la confiscation de leurs chevaux.
C’est Egan, (Ehegante) le chef des Paiutes qui prend le commandement de la coalition indienne. Le 23 juin, les troupes du colonel Robin surprennent près de Silver Creek un grand camp bannock et paiute. Après une journée de combat, les Indiens décrochent à la faveur de la nuit. Ils se replient vers la réserve des Umatillas qui refusent de joindre à eux. Le 10 juillet, quatre cents guerriers bannocks et paiutes attaquent les troupes qui campent près de la réserve Umatilla. A nouveau repoussés, les Indiens se dispersent. Quelques Bannocks tentent de passer la rivière Columbia pour rejoindre les Yakimas. Des bateaux à vapeur munis de canons les en empêchent et ils ont finalement refoulés vers la réserve. Un autre groupe s’efforce de rejoindre Sitting Bull qui, dans son exil canadien, représente le dernier espoir pour les Indiens libres. Le général Nelson A. Miles dépêche des troupes guidées par des scouts crows. Les fugitifs sont surpris sur la rivière Yellowstone et leur camp est détruit au canon. Les survivants sont ramenés sur la réserve de Fort Hall et les meneurs emprisonnés. Shoshone Mike Celui qu’on appelait "Shoshone Mike" n’était pas un Shoshone, mais un Bannock. Il avait combattu contre les colons et les mineurs durant la Guerre des Bannocks de 1878. Mike, avec son clan familial d’environ vingt personnes, refuse la vie humiliante de la réserve et s’installe dans le sud de l’Idaho, vivant de chasse et de cueillette, mais aussi de l’élevage des bovins et des moutons. Mike et sa femme, une Ute du nom de Snake, font des travaux d’artisanat qu’ils vendent aux Blancs, et leurs fils sont souvent employés dans des ranchs durant l’été. Ce petit clan indien où les femmes et les enfants sont en majorité est une proie facile pour certains Blancs de la région. En 1909, alors que Mike et ses fils sont à la chasse, des bergers d’origine basque investissent le camp indien et violent les femmes. Dans l’été 1910, un voleur de chevaux tue l’un des fils de Mike. Poursuivi par les Bannocks, le meurtrier est abattu. Des éleveurs de la région formés en milice traquent Mike et les siens qui s’enfuient vers le sud, au Nevada. L’hiver est extrêmement rude, les tempêtes de neige se succèdent. Lors d’un accrochage, l’un des Bannocks est tué, ainsi que l’un des cow-boys qui les poursuivent. En janvier 1911, alors qu’ils sont dans Black Rock Desert, les Bannocks, poussés par la faim, s’emparent de plusieurs têtes de bétail. Surpris par des Blancs alors qu’ils dépècent une vache, les Bannocks abattent quatre des cowboys qui les menacent. De toute la région des milices affluent. Les Bannocks, une quinzaine de personnes, dont seulement cinq hommes en état de combattre, sont pourchassés sur deux cents kilomètres par une troupe de plusieurs centaines de soldats et de miliciens commandés par le capitaine Donnely. Mike et sa famille sont rattrapés le 26 février 1911, alors qu’ils campent à Rabbit Creek, à l’est de Winnemucca. Les Indiens refusent de se rendre et commencent à chanter leur chant de mort. Ils ont des arcs, ainsi que de vieux fusils et quelques munitions. Le combat dure plusieurs heures. Les femmes se battent aux côtés des hommes. Tous les Bannocks sont tués, à l’exception de quatre petits enfants qui seront adoptés par des familles blanches. Trois d’entre eux mourront en bas âge de la tuberculose. L’une des petites filles de Shoshone Mike a vécu sur la réserve Yakima jusqu’à l’âge de quatre-vingt-deux ans. Le combat de Shoshone Mike a été la dernière bataille des Indiens d’Amérique du Nord pour leur liberté. Dans les années 1960, après une minutieuse enquête de plus de dix ans, Dayton Hyde, un écrivain originaire de l’Oregon, raconte l’épopée de Shoshone Mike dans un livre intitulé "The Last Free Man" ("Le Dernier homme libre"). Les Bannocks partagent aujourd’hui avec les Shoshones de l’ouest la réserve de Fort Hall, dans le sud-est de l’Idaho
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Date de dernière mise à jour : 14/07/2020
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