Nouvelle tribu découverte
mai 2008
Découverte d'une tribu d'Indiens isolés en Amazonie
Un des derniers groupes d'indigènes vivant sans contact avec le monde extérieur a été photographié
près de la frontière péruvienne.
Des guerriers « forts et bien portants », bandant leurs arcs vers le petit Cesna qui les survole. C'est la toute première image d'une tribu installée à la frontière du Brésil et du Pérou, prise par des membres de la Funai, le département des affaires indiennes du Brésil, chargé de protéger leur sanctuaire.
Ces hommes figurent au nombre des rares groupes humains à n'avoir jamais eu de contacts avec le monde moderne. Selon l'ONG Survival International, il existerait une centaine de ces tribus « non contactées » à travers le monde, principalement en Amazonie, mais aussi dans le Pacifique.
Faute de contacts approfondis, l'ethnie à laquelle ce groupe appartient n'a pas été clairement identifiée par la Funai. Certaines de leurs pratiques ont cependant pu être identifiées sur ces clichés. Ainsi, des hommes se peignent la peau en rouge, et des femmes en noir. Outre les arcs, destinés à la chasse, les chercheurs ont identifié des petits jardins de culture
D'après les observations de la Funai, la taille de la tribu photographiée serait en augmentation. Mais elle souligne que d'autres groupes semblables sont menacés par l'orpaillage sauvage. Les chercheurs d'or n'ont cure des règles gouvernementales de protection des habitats de ces tribus. « Nous avons décidé de faire ce survol pour montrer leurs maisons, montrer qu'ils sont là, montrer qu'ils existent », expliquent la Funai.
C'est une première : traditionnellement jalouse du secret de ses découvertes, la Fondation nationale brésilienne de l'Indien (Funai) vient de divulguer une série de photos d'une tribu isolée, dans l'État de l'Acre, à la frontière avec le Pérou. Coupée du monde, cette tribu d'Indiens sédentaires, que la Funai rattache aux ethnies Tano ou Aruak, vivrait de la chasse et de la culture de manioc, banane et pomme de terre. Elle serait composée d'environ 250 âmes.
La Funai a cessé depuis les années 1980 de tenter de prendre contact avec les Indiens isolés, constatant que la moindre approche, même pleine de bonnes intentions, conduit à leur mort. Non immunisés contre les maladies venues de l'extérieur, les Indiens sont rapidement terrassés, même si l'échange avec les étrangers ne dure que quelques minutes. Pour leur majorité, il s'agit de survivants ou de descendants de survivants de tribus massacrées par des chercheurs d'or ou des agriculteurs, et qui ont pris la décision, il y a plusieurs décennies, de s'isoler pour se préserver.
L'appétit des compagnies minières et d'hydrocarbures
Le gouvernement brésilien estime qu'il existe encore au moins 68 tribus sans le moindre contact avec le reste du pays, éparpillées sur huit États (Acre, Amazonas, Goiás, Maranhao, Mato Grosso, Pará, Rondônia, Roraima). «Cela fait vingt ans que nous observons les tribus isolées partout en Amazonie, explique José Carlos dos Reis Meirelles Júnior, de la Funai. Nous avons décidé de montrer ces photos pour prouver leur existence et sensibiliser l'opinion sur les risques d'invasion, surtout en provenance du Pérou.»
Depuis quelques mois, la fondation dénonce les avancées de chercheurs d'or, coupeurs de bois et planteurs de coca dans la région, tout comme l'appétit des compagnies minières et d'hydrocarbures, qui veulent mettre la main sur le sous-sol amazonien, quitte à violer les réserves indigènes. La démarcation de ces réserves est un sujet brûlant au Brésil. La Cour suprême vient d'être saisie d'un cas concernant le territoire Raposa-Serra do Sol, que le gouvernement vient d'attribuer à 20 000 Indiens d'Amazonie et que les planteurs de riz refusent d'abandonner. Ils prétendent défendre leurs cultures les armes à la main.
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021
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